Face à l’extrême droite – Construisons des Zones Rurales Solidaires

Le vote d’extrême droite a progressé dans toutes les zones rurales en France lors des dernières élections et la Dordogne n’est pas épargnée par cette tendance. Dans les grandes agglomérations urbaines, c’est le phénomène inverse avec une extrême droite qui stagne et des partis « démocrates » qui se maintiennent. Alors, que nous disent ces résultats et pourquoi sont-ils un signal à considérer pour la suite ?

Moins de trains et de transports collectifs, moins de services de santé et de médecins, moins d’éducation avec la fermeture d’écoles, moins de bureaux pour les services publics comme la poste ou les services sociaux, moins de petits paysans : c’est le programme de casse des services publics mis en place par les gouvernements successifs de « gauche » et de droite depuis plusieurs dizaines d’années.

La ruralité perd donc des habitant-es et celles et ceux qui restent sont logiquement désabusés ou en colère. Cette politique d’abandon des zones rurales au profit des grandes zones urbaines explique en grande partie selon nous la progression importante des partis réactionnaires dans la ruralité.

Ajoutez à cette colère légitime, les autres effets du capitalisme et de la mondialisation : chômage, misère, travail précaire, retraite au rabais, privatisation sauvage, vies chères et inégalités sociales toujours plus grandes, pollutions et saccage de la biodiversité. Vous obtenez une défiance vis à vis des différents partis politiques qui servent leurs intérêts avant le bien commun et une colère, un ras le bol, une envie de changement radical.

Cette défiance et cette colère nous les partageons également

Mais nous disons très clairement qu’elles ne justifient nullement le vote pour un parti politique crée par d’anciens Waffen-SS et de sympathisants néonazis. Ils ont changé ? Ne soyons pas crédules. Certes leur image publique est devenue plus rassurante mais leurs fondements restent toujours la division, la recherche de bouc-émissaires et le retour aux valeurs rétrogrades et fantasmées du passé. Celles et ceux qui pensent que l’extrême droite est une solution se trompent lourdement et ils oublient aussi l’histoire.

L’extrême droite n’est pas mieux que les autres partis [ le RN a été condamné récemment pour le détournement de 6 millions d’euros ] mais elle est bien pire ! On sait de quoi ils sont capables et ce n’est pas le meilleur. L’actualité internationale aux USA notamment continue de le montrer. Céder à la facilité et à la fainéantise intellectuelle des partis d’extrême droite est un pari risqué qui n’a jamais profité aux plus démunis.

Nous savons aussi que les infos anxiogènes de BFM-TV et de CNEWS ou les fakes news des réseaux sociaux ajoutent à la confusion. Il est facile de se tromper. Nous le reconnaissons d’autant que certains médias appartiennent à des patrons d’extrême-droite ( Bolloré ou Sterin ) pour qui l’exploitation des peurs est un sentiment facile à utiliser qui fait recette rapidement.

Contrairement à ce qu’affirme l’extrême droite, ce ne sont pas les étrangers et les immigrés qui sont responsables du marasme social actuel car ce sont les gouvernements successifs de « gauche » et de droite qui ont appliqué les politiques de la mondialisation qui sont à blâmer. Ce sont aussi les grands patrons – certains proches de l’extrême droite – qui ont su imposer leurs intérêts particuliers au détriment de l’intérêt collectif. C’est bien le système capitaliste et toutes celles et ceux qui le servent qui sont les vrais responsables du fiasco social que nous vivons.

Le fascisme n’est pas le contraire de la démocratie, mais son prolongement en temps de crise

Bertolt Brecht faisait cette déclaration dans les années 30 en Allemagne. Elle nous semble pourtant très actuelle et pertinente pour mieux comprendre l’actualité.

Alors que faire ? Comment se faire entendre pour que les choses changent vraiment ? La solution miracle n’existe pas. Mais il y a des principes éprouvés qui peuvent et doivent nous guider.

Écarter l’option d’extrême droite avant toute chose. C’est un préalable comme nous l’avons dit précédemment. Elle a toujours mené dans le mur. Écarter aussi l’option de la finance. Elle aussi mène dans une impasse en traitant les humains comme des produits. Nous le savons car nous le vivons au quotidien.

Que reste-t-il alors comme option ?

Les changements sociaux radicaux ne viendront pas du haut mais de la base. Les retraites, l’assurance chômage ? Ce sont les syndicats de travailleurs qui les ont fondées (c’est pour cela qu’ils gèrent encore les caisses). Si nous voulons que les choses changent ne cédons pas au repli. Choisissons l’ouverture et la solidarité, ça marche mieux. Se plaindre seul dans son coin et voter pour la division ne sert à rien, sauf à amplifier les problèmes. C’est l’implication concrète de chacun-e d’entre nous qui créera le changement.

Qui sommes-nous ?

Une poignée d’individu-es de tous les âges qui a décidé d’agir pour plus de solidarité dans les zones rurales. Notre démarche vous intéresse et vous souhaitez participer et apporter vos idées ? Contactez nous

ZRS – Zone Rural Solidaire