En mars 2024, Visceral Circuitry Records sortait un CD rassemblant deux démos et un EP de Kouristus. Quatuor originaire de Finlande, ce dernier joue une musique très efficace, à la croisée du punk-hardcore et du grindcore. Les productions des quinze titres du CD sont composites, undergrounds mais suffisamment propres pour les mettre tous en valeur, et sont bien adaptées au style du combo pour en faire exploser l’énergie. Les riffs guitares débordent d’accords barrés, de trémolos ou de palms mutes leur donnant parfois un petit côté « thrashy ». Assez agressif, le jeu batterie est quant à lui composé de nombreux blast beats joués de différentes façons. Et le chant varie selon les morceaux et les enregistrements : il peut être gueulé, de temps à autre hurlé mais jamais guttural ou nasillard. Quant à la basse, elle a parfois été bien mise en avant lors du mixage. Le tout faisant de la musique de Kouristus une musique assez intense, avec quelques moments d’accalmie pour mieux repartir à 300 à l’heure. À conseiller aux amateur·ices de skeud punchy et ultraspeed (le CD dure moins de 16 minutes).
Le scrolling sur les réseaux sociaux (aka les RG) a du bon. Sans lui on aurait peut-être jamais découvert GLIMPSE INTO GENOCIDE, ce “One-man band” plutôt discret qui a sorti son deuxième album en CD chez Triangle Infernal Records à la fin de l’année 2023.
Intitulé This is a threat, ce deuxième opus comprend dix titres et a été réalisé dans le cadre d’un travail universitaire. Entièrement composé et produit par Malcolm Abbou, ce dernier est également le seul membre à bord de HUMAN ABOMINATION, une formation plus marquée brutal death metal, bien que GLIMPSE INTO GENOCIDE (son “side project”) en inclut certains éléments.
Dès les premiers secondes de This is a threat, on comprend qu’on est pas à un concert d’hippie ambient et qu’on va s’faire ramoner les neurones. En effet, pendant cette vingtaine de minutes de grindcore moderne, c’est un TGV de riffs violents et de blasts beats qui vous savonne la tronche. Des riffs variants entre des enchaînements d’accords barrés plus ou moins rapides et des gros trémolos, ou encore des gros palm-mutes baveux, et qui tous sont brodés à des parties batterie jouées à 6666 bpm (au minimum !), à des breaks furtifs amplifiant la violence sonore, à des voix hurlées, parfois growlées, parfois plus criardes et archi-saturées en morve. Quant aux lyrics auxquelles on a pas eu accès, leurs titres laissent supposer qu'elles traitent de divers “sujets de société” tels que la guerre ou la répression politique.
Si This is a threat ne révolutionne pas le grindcore, il est un des albums les plus intenses écouté cette année ; un skeud manifestant une hostilité des plus agressives, sans chichis du type introduction aux claviers d’un quart d’heure ou aux samples de films à la con qui font chier tout le monde, ou presque. Un skeud à conseiller aux amateur·ice·s de NASUM, FEASTEM, ROTTEN SOUND, DEATHBOUND et de cocktails Molotov.