La cabane et la brume
C’était sur le GR du tour du Velay.
La forêt se refermait doucement sur nous, ce soir-là.
La lumière déclinait, et la fatigue se faisait sentir. Nos pas cherchaient un refuge plus qu’un chemin, et soudain, la cabane apparut. Petite, poussiéreuse, mais ouverte. Providence en bois.
À l’intérieur, l’odeur du temps endormi, les murs grisâtres, et juste assez d’espace pour nos couchages. La nuit serait sèche, et cela suffisait à la rendre belle. Nous avons ri de cette trouvaille, comme des enfants devant un secret bien gardé.
Au matin, le rituel du réchaud, l’eau qui bout dans la petite casserole cabossée. Puis la porte qui grince, et le pas dehors.
Et là… la forêt se dévoile sous un voile de brume. Les troncs, les feuilles, la lumière irisée : tout flottait, suspendu, irréel. Un instant fragile, comme si nous marchions encore dans un rêve.
Un nom s’est imposé à moi : Brocéliande. Comme si la forêt s’était métamorphosée, offrant son visage le plus mystérieux.
Nous avons repris la route, mais depuis ce matin-là, nous portons toujours en nous la cabane, la brume, et la douce surprise d’un monde qui se laisse découvrir au détour d’un hasard.
● . ◉ Noktiane – Un nouveau texte le jeudi ( ou presque ).
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