Jean VOGUET Composer

https://campsite.bio/jeanvoguet

Mes hypomnémata pour la géophonodésie

https://jeanvoguet.com/wp-content/uploads/2025/01/2025-01_hypomnemata-geophonodesie.pdf

Dans un contexte de spatialisation volumétrique, l’espace géophonodésique (mot-valise associant géodésie et géophonie) est constitué des horizontales x & y et de la verticale z . Verticalement, cet espace géophonodésique se réparti idéalement en 5 étages que nous dénommons sur le dispositif 32.2 du CRANE lab :

le plein ciel
en l’air

à hauteur d’oreille

l’entresol le (sous-)sol

Pour que l’espace composé soit finalement identique à l’espace entendu, il faut absolument éviter toute forme de compression (encodage) générée par des algorithmes “standardisant” (1.) à contre pensée des cheminements & trajectoires des masses sonores. Ainsi pour une meilleure reproduction des espaces composés, nous privilégions la dimension dite “forêt primaire” plutôt qu’un dôme ou cube normalisé et formatisant.

L’une des voies de recherche dans le futur proche sera la conception d’un acousmodrone afin de rendre mobile les points haut-parlants de diffusion. Il permettra une spacialisation volumétrique incroyable des masses sonores (regroupements/densités stationnaires ou se déplaçant, éparpillements, nuées, etc.), ce que ne peuvent pas faire les dispositifs actuels.

Ainsi ces hypomnémata rendront possible l'acte noétique de composer en acousmatique volumétrique.

________________________________ 1. Les architectures algorithmiques sont extrêmement dangereuses car elles conditionnent et faussent les trajectoires pensées et écrites du compositeur.

Pourquoi je n’utiliserai plus l’IA, cette nouvelle dictature de la commodité.

https://jeanvoguet.com/wp-content/uploads/2024/12/2024-12_ia-dictature-commodite.pdf

La curiosité amène à tester les plateformes d’IA générative dédiées à la “création” musicale. Il faut dire que certaines, plus particulièrement stableaudio, sont incroyablement efficaces. Même si celles-ci, destinées plus particulièrement aux “producers” (car cela reste avant tout un outil mis en place pour le musical business), ne semblent pas à priori adaptées à la recherche musicale, elles s’avèrent très performantes quant à générer des matières sonores inouïes. Grosso modo, en très peu de temps d’apprentissage, il devient possible de produire des sons complexes en quelques secondes alors que ceux-ci demanderaient des heures d’élaboration sur les outils habituels de synthèse sonore.

Au-delà de ce “miracle” si tentant se trouve le pourquoi de cet article.

Sans aborder le plagiat induit inéluctablement par le deep learning très actif de ces plateformes, car de toute façon il ne présente aucun “danger” pour des musiques non formatées qui ne font partie d’aucun marché lucratif, il faut cependant porter toute notre attention sur l’aspect énergivore de cette pratique.

Les prévisions actuelles indiquent une multiplication de 4 à 9 fois de la consommation énergétique de l’IA d’ici 2050. Autant dire que la situation est intenable sachant qu’aujourd’hui celle-ci représente déjà une émission de CO2 presque équivalente à celle de l’aviation civile.

Agissant quotidiennement pour limiter mon empreinte carbone (1.) et au même titre que d’avoir toujours refusé de publier mes œuvres sur CD ou 33t (2.), il m’est impossible éthiquement de valider l’utilisation de l’IA même pour poursuivre des recherches artistiques car il n’est pas acceptable que cela se fasse sur le dos de notre planète.

Il nous faut aussi ne pas oublier les autres méfaits majeurs induits par l’utilisation de l’IA que sont une régression sans précédent des droits & libertés ainsi que la démultiplication des violences du néolibéralisme et de l’État.

Aussi, tout artiste se devrait d’évaluer la faisabilité de chacune de ses utilisations de matériaux, de chacun de ses modes d’action, etc… avec tout ce que cela implique environnementalement et humainement.

De toute façon, les compositeurs et musiciens disposent actuellement d’une telle palette d’hardwares, de logiciels & plugins que l’IA – écocide (3.) – n’est vraiment pas fondamentalement nécessaire dans leur processus créatif.

________________________________ 1. Tout le matériel composant le dispositif 32.2 du CRANE lab a été acquis en seconde main, les enceintes trop gourmandes en énergie ont été remplacées par des plus petites, plus adéquates au volume de l’espace de diffusion. 2. La matière des CD se compose de polycarbonate qui libère du BPA (perturbateur endocrinien). Celle des 33t : de polychlorure de vinyle, un vrai poison ! 3. La Quadrature du Net : (…) ces politiques sont dangereuses dans la mesure où, loin de la technologie salvatrice souvent mise en exergue, l’IA accélère au contraire le désastre écologique, amplifie les discriminations et accroît de nombreuses formes de dominations. Le paradigme actuel nous enferme non seulement dans une fuite en avant insoutenable, mais il nous empêche aussi d’inventer une trajectoire politique émancipatrice en phase avec les limites planétaires. (…) https://www.laquadrature.net/2024/11/29/cest-pas-de-lia-cest-de-lexploitation-dernier-cri/

La diffusion multicanale s’avère souvent problématique car plus l’œuvre comporte de canaux, plus elle est difficilement adaptable à moins d’encoder les signaux.

Alors qu’au milieu du vingtième siècle, un grand nombre de compositeurs dé-standardisaient la configuration des orchestres en créant des contextes spécifiques à chacune de leurs œuvres, soixante dix ans plus tard, nous assistons exactement à l’inverse en musique électronique et acousmatique : une normalisation incroyable et malheureuse des dispositifs de diffusion : en dôme, en cube, en ligne tout autour …

La vie n’est pas ainsi faite, ni souhaitable.

Que ce soit en milieux urbains ou dans la nature, la richesse et la diversité des espaces acoustiques rencontrés ne peut être réduite aux seuls cubes, sphères … et toutes autres structures géométriques.

Dans une composition multicanale, la situation des canaux dans l’espace volumétrique faisant sens, le compositeur est souvent confronté à des choix cornéliens face à la complexité et surtout à la diversité des dispositifs existants. Comment adapter une œuvre conçue pour un dôme à un dispositif style “forêt primaire“ ? Et vice-versa …

Aussi, personnellement, j’ai choisi un processus autre pour ma prochaine œuvre 32 canaux : – 16 canaux sont définis précisément dans l’espace volumétrique ; – et les 16 autres seront adaptables/paramétrables selon la nature et la capacité des dispositifs, en respectant quand même et si possible les coordonnées Z (originelles) et globalement les X & Y.

Ainsi cette œuvre pourra être diffusée plus aisément via divers dispositifs.

____________

Multichannel diffusion often proves problematic, because the more channels a work has, the more difficult it is to adapt it unless the signals are encoded.

Whereas in the middle of the twentieth century, a large number of composers de-standardized orchestral configurations by creating specific contexts for each of their works, seventy years later we are witnessing exactly the opposite in electronic and acousmatic music : an incredible and unfortunate standardization of diffusion devices : in domes, in cubes, in lines all around ...

Life isn't like that, nor is it desirable.

Whether in urban environments or in nature, the richness and diversity of acoustic spaces encountered cannot be reduced to cubes, spheres … and all other geometric structures.

In a multi-channel composition, the location of the channels in the volumetric space makes sense, and the composer is often faced with Cornelian choices when faced with the complexity and, above all, the diversity of existing devices.

How do you adapt a work conceived for a dome to a “primary forest”-style set-up ? And vice-versa …

So, personally, I've chosen a different process for my next 32-channel work : – 16 channels are precisely defined in the volumetric space ; – and the other 16 can be adapted/parameterized according to the nature and capacity of the devices, while still respecting the (original) Z coordinates and X & Y coordinates overall.

In this way, the work can be more easily diffused via a variety of devices.

#JeanVoguet #MusiqueAcousmatique #AcousmaticMusic #ElectronicMusic #MusiqueÉlectronique #musique #acousmatique #acousmatic #music #MultichannelMusic #MusiqueMulticanale

Toute standardisation, voir même normalisation, n’a pas sa place dans l’acte artistique.

Le formatage, l’encodage … du son s’avèrent à peine acceptables qualitativement. Il aura fallu quand même plusieurs décennies pour évacuer le format mp3 qui est un vrai désastre pour les musiques non “stérilisées”. Malheureusement le Dolby est toujours bien là …

Ce problème majeur rebondi avec la musique multicanale. La plupart des formats qui s’imposent actuellement, que ce soient l’Atmos, la WFS, l’ambisonique … (et je ne parle pas de l’holophonie ou du binaural , pour cause “d’appareillage” (casque) du corps humain) nécessitent un encodage qui “endommage” très significativement le son et surtout ses déplacements dans l’espace volumique !

L’autre problème majeur auquel fait face la musique multicanale est une standardisation généralisée des systèmes de diffusion. Concevoir l’écoute, en dôme ou en cube … est une ineptie totale. La vie n’étant pas ainsi faite. Que ce soit en milieu urbain, champêtre, forestier, marin, montagneux, aérien … L’espace sonore à écouter n’est ni sphérique, ni carré. Il en va de même pour une écoute musicale spacialisée digne de ce nom.

Face à cet appauvrissement presque généralisé, les compositeurs⋅trices se doivent de réagir en concevant des œuvres prenant en compte des espaces volumiques plus créatifs.

Il faudrait aussi, pour se faire, redonner la direction des instituts de recherche musicale à des compositeurs⋅trices reconnu⋅es (dans leur milieu professionnel) pour leur inventivité et le développement de leurs recherches. Ce n’est malheureusement plus le cas en France depuis de nombreuses années.

#MusiqueAcousmatique #AcousmaticMusic #ElectronicMusic #MusiqueÉlectronique #musique #acousmatique #acousmatic #music #MultichannelMusic #MusiqueMulticanale

Quand la musique se cache derrière l’image

Cette pratique a commencé grosso-modo dans les années 80 où de nombreux concerts incorporaient en background des images vidéo. Puis l’avènement des clips, puis des smartphones, a malheureusement priorisé l’écoute de musiques “épaulées” par de l’image en mouvement.

Depuis les années 2020, cela est devenu presque une obligation avec les imageries numériques qui  – entre temps –  ont pris le relai au niveau visuel. De fait, l’auditeur est en demande d’images dès qu’il écoute une musique comme si il était devenu incapable de se concentrer uniquement sur le son.

Mais serait-ce l’auditeur ou le contenu appauvri de la musique qui en est responsable ?

Toute musique passionnante n’a nul besoin d’être “épaulée” par des visuelleries  inutiles et par ailleurs souvent insignifiantes. Il y a urgence à désintoxiquer les auditeurs  

Rien ne vaut une écoute, au calme, dans le silence pour apprécier toute œuvre digne d’intérêt.

#écoute #musique #composition #œuvre #audiovisuel #clip #visuel #ImageNumérique #vidéo

L'acte artistique, ce n'est pas une compétition.

Il n'y a pas de meilleures œuvres, elles sont justes excellentes ou mauvaises.

L'artistique ouvre la porte à la tolérance et à l'acceptation de l'autre ... D'une certaine manière, il s'agit de l'art de la différence avec ses multiples approches pluriculturelles.

#artistique #artistic #music #musique #composition #œuvre #works