Sébastien – Chapitre 6 – Rêve, rencontre et premier mot
[Entre songes et éveil, Sébastien traverse un couloir de brume avant de prononcer un mot qui change tout.]
Bientôt, Sébastien se retrouve dans un couloir de brume lumineuse. Ses pas glissent sans effort et, avec étonnement, il réalise qu’il peut se mouvoir librement. Il n’est plus cloué sur son lit d’hôpital. Le temps semble ralenti, chaque geste flotte légèrement.
Les lits et matériels du service se changent en bancs de nuages. Les lampes scintillent comme des lucioles, et des portes apparaissent et disparaissent, chacune semblant contenir un secret ou une réponse possible. Mais les portes lui sont inutiles : il passe d’une chambre à l’autre sans obstacle. Les murs ne l’arrêtent pas.
Au bout du couloir, une silhouette éthérique se dessine : c’est Naïma. Une autre Naïma, douce et lumineuse.
Une voix murmure : « Que cache celui qui se tait ? »
Elle se déplace avec légèreté, sereine et bienveillante, sans jamais le regarder directement. Sébastien ressent la force douce qui émane de cette présence. Il est curieux, émerveillé.
Un livre s’ouvre devant lui. Les pages s’envolent et deviennent oiseaux colorés. Sur le sol, un mandala lumineux apparaît : il reflète, sans qu’il le sache encore, le tatouage de Virginie. Autour de lui, de petites clefs flottent comme des promesses de réponses.
- Qu’est-ce que ça veut dire ?
Sébastien se penche sur un miroir. Son reflet se fracture en multiples facettes, en différentes versions de lui-même : enfant, adulte, patient, homme libre. Une émotion douce et troublante le traverse : émerveillement, curiosité, mélancolie.
Puis la lumière s’adoucit et le rêve commence à s’éteindre. Dans son esprit s’imprime un mot, simple mais lourd de sens. Sans qu’il le sache encore, ce mot changera quelque chose quand il le prononcera devant Virginie.
Le jour se lève à peine. Sébastien ouvre les yeux. Il est de retour dans sa chambre. La sensation du rêve persiste encore, vibrante en lui, comme un fil prêt à se tendre.
À ce moment, Naïma entre, calme et mystérieuse. Ses gestes précis et son regard attentif rappellent la silhouette éthérique du rêve. Elle semble encore flotter, et Sébastien la perçoit comme une continuité de ce qu’il vient de vivre.
Virginie est là aussi, discrète mais présente. Le mandala de son tatouage apparaît furtivement et fait aussitôt écho à celui du rêve de Sébastien. Un pont silencieux s’établit entre leurs deux mondes.
C’est alors que Sébastien murmure un mot venu de nulle part.
- Paris.
Un frisson parcourt la pièce. Virginie le perçoit immédiatement, comme une intuition profonde, une réponse à son dilemme intérieur. Choisir entre sa carrière professionnelle et son profond attachement à sa famille et à son compagnon. Quitter sa province ? Aller en formation à Paris, à l’IFCS de l’Assistance Publique ?
Virginie prend un moment pour digérer le mot et son sens. Son dilemme professionnel reste présent, mais il pèse désormais moins lourd. Sébastien lui en a donné, de manière surnaturelle, la réponse. Et elle n’en avait parlé à personne.
Naïma observe, silencieuse, mais son regard exprime un soutien discret. Non seulement Sébastien a parlé pour la première fois, mais il a prononcé ce mot de manière intelligible.
Le temps semble suspendu. Une paix douce et fragile envahit la chambre, et le lien entre les trois personnages, invisible mais tangible, s’installe.
Sébastien reste tranquille, presque apaisé, comme si une tension intérieure venait de se relâcher. Il vient de s’exprimer, sans même le réaliser encore.
Une conversation subtile s’engage : gestes, regards et paroles légères renforcent les liens sans rien expliciter. Virginie sent un éveil intérieur, une douce prise de conscience sur son avenir. Sébastien, dans son silence, paraît plus conscient, plus présent au monde.
La lumière de la chambre, les sons et les gestes du quotidien deviennent presque surréalistes. Le mandala du tatouage de Virginie, la présence éthérée de Naïma dans l’esprit de Sébastien, tout se relie dans une trame invisible mais tangible.
Enfin, Sébastien se repose, ferme les yeux. Le mot et le lien avec Virginie s’installent. Virginie reste pensante mais sereine, prête à accueillir ses choix futurs. Naïma se met en retrait, conservant son mystère et sa présence protectrice.
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(◕‿◕)♡ Petit clin d’œil musical :
- Sigur Rós – Svefn-g-englar
- Ólafur Arnalds – Near Light
- Dead Can Dance – The Host of Seraphim
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