PouvoirDAgir

“La sérénité d'accepter les choses qu'on ne peut changer, le courage de changer celles qui peuvent l'être et la sagesse d'en connaître la différence”

🌐 Notre série : Pour que les bonnes nouvelles aient meilleure presse.

On disait naguère ne jamais parler des trains qui arrivent à l'heure. Certes ce cas de figure est de plus en plus rare de nos jours🤔, mais nous n'en avons pas moins gardé cette préférence pour les mauvaises nouvelles plutôt que pour les bonnes. Un constat qui a fait la réussite d'une première génération de réseaux sociaux et une recette qui fait la réussite des communicants les plus ambitieux.

Ici, nous avons pris le parti de partager les bonnes nouvelles. Tout simplement parce qu'on en a besoin pour avancer

le Biais de négativité de quoi parle-t-on exactement?

Les neuro-sciences ont depuis lors confirmé ce biais de négativité

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Cocorico?.

La moisson des prix accordés par le Comité Nobel aux plus grands noms de la recherche, de la littérature et aux personnes ayant apporté une contribution majeure à la paix, a été fertile pour notre pays cette année en distinguant deux Français: le physicien Michel Devoret le 6 octobre et l'économiste Philippe Aghion le 13 octobre. 👉 Pour lire l'article complet, c'est ici

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📣 Cocorico?

La moisson a été fertile cette année pour notre pays, des prix accordés par le Comité Nobel aux plus grands noms de la recherche, de la littérature et aux personnes ayant apporté une contribution majeure à la paix. Deux Français ont en effet été distingués en octobre : le physicien Michel Devoret le 6 et l'économiste Philippe Aghion le 13.

Michel Devoret est co-titulaire du prix Nobel de Physique également décerné au Britannique John Clarke et à l'Américain John M. Martinis, tous trois de l’université de Californie aux États-Unis.

Ce prix récompense les expériences qu’ils ont menées ensemble dans les années 1980, où ils avaient démontré que l’effet tunnel quantique peut être observé à une échelle macroscopique grâce à l’utilisation de supraconducteurs.

L’effet tunnel est un phénomène suivant lequel un système quantique est capable de traverser une barrière réputée infranchissable selon les outils de la physique classique. Les lauréats du prix Nobel 2025 ont démontré que cet effet tunnel ne se produisait pas seulement pour des électrons isolés mais aussi pour des états quantiques macroscopiques constitués de milliards d’électrons.

Philippe Aghion est co-titulaire du Prix 2025 en économie, aux côtés de l’Américano-Israélien Joel Mokyr et du Canadien Peter Howitt, pour leurs travaux sur l'économie de la croissance.

Philippe Aghion est professeur au Collège de France voir sa bio ICI et à l'INSEAD, professeur invité à la London School of Economics et membre de l'Econometric Society et de l'American Academy of Arts and Sciences. Avec Peter Howitt, il est à l'origine du paradigme de la croissance dite schumpétérienne, sur la base des travaux de Joseph Schumpeter.

Quel écho médiatique à ces bonnes nouvelles?

Comparé à leurs deux prédécesseurs directs, les physiciens français Anne L'huillier et Pierre Agostini, lauréats du prix Nobel en 2023, nos deux Nobélisés, ont reçu cette année un plus large accueil médiatique ...

Sur une base d'une recherche effectuée sur le web le 3 novembre avec le moteur Google:

  • La combinaison de mots Michel Devoret prix Nobel Physique 2025 a fait l'objet de 29 000 publications mais seulement 388 sur les sept jours précédents. A titre de comparaison, la même recherche sur les Nobel de Physique en 2023, Anne L'huillier et Pierre Agostini, a recueilli respectivement 6 190 et 6 510 résultats, sans limite de date, et seulement 1130 et 893 résultats sur les 12 derniers mois.

  • La recherche réalisée suivant les mêmes modalités avec les termes Philippe Aghion prix Nobel économie 2025 donne 129 000 résultats sans précision de date, dont 5 560 sur les 7 jours précédents.

...Mais cette notoriété est fugace, sans commune mesure avec l'impact de leurs travaux sur les générations futures.

Une notoriété qui suscite des polémiques peut être concomitamment prolongée.

Parmi ces quatre les noms testés, celui de Philippe Aghion semble avoir fait l'objet d'une couverture médiatique plus intense avec potentiellement plus de publications relayées sur X, Linked'In, Instagram et Facebook.

Serait-ce révélateur du chauvinisme français, fidèle aux stéréotypes que les étrangers portent en général sur nos compatriotes? Serait-ce une passion soudaine du grand public pour la politique économique? Rien n'est moins sûr.

Si on ajoute en effet le mot clé “critique” dans la recherche précédente, on obtient 4480 résultats (soit 80% du résultat initial de 5560) et 757 occurrences si on remplace le terme 'critique' par celui de 'polémique' dans la même recherche.

Gardons-nous bien du raisonnement fallacieux qui consisterait à trouver une explication dans la corrélation entre deux événements, à l'instar du fameux “effet cigogne” selon lequel le taux de natalité était plus élevé dans les communes (rurales) abritant des cigognes: d'où la conclusion que les cigognes apportaient les bébés (CQFD). Mais il est désormais établi que le modèle économique des réseaux sociaux (et d'un nombre croissant de media dits traditionnels) repose sur l'exploitation des émotions négatives, qui, telle la goutte d'encre de chine dans un verre d'eau, impriment leur marque de manière plus visible et plus durable dans les esprits.
Et la nomination de Philippe Aghion, à la place des autres candidats français potentiels, tels Thomas Piketti ou de Gabriel Zucman, suscite les passions.

Ancien conseiller de Ségolène Royal, de François Hollande puis, inspirateur en 2017 du programme économique d’Emmanuel Macron, Philippe Aghion a ensuite pris ses distances avec le Président sortant, auquel il reprochait d'avoir abandonné son ambition sociale. Défenseur de l'innovation pour la croissance, seul moyen selon lui de financer les investissements nécessaires pour créer de la richesse et financer les dépenses requises par nos sociétés modernes, cet économiste chahute également des convictions fortes ancrées à gauche.

Surtout, Philippe Aghion a publiquement émis, bien avant sa nomination au Nobel, des réserves sur la taxe Zucman, qui selon lui “inclut l'outil de travail” ce qui la rend susceptible de “transformer la France en prison fiscale”, de faire tomber son attractivité et donc de miner son potentiel de création de richesses.

Le troisième pilier de cette polémique consiste à décrédibiliser ce “prix Nobel” qui... n'existe pas, argument jugé suffisant pour lui dénier toute valeur scientifique. Il est exact qu'il n'y a pas eu de Prix créé du vivant d'Alfred Nobel à l'attention des économistes: de nombreuses anecdotes, -véridiques ou non?– circulent à ce propos. Ce prix a été créé ultérieurement par la Banque de Suède, d'où son nom officiel de “Prix de la Banque de Suède en Sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel”. Mais en quoi cette anecdote remettrait-elle en cause la rigueur intellectuelle du jury chargé de sélectionner le lauréat? Et en quoi pourrait-elle autoriser la production de contenus remettant en cause le mérite académique du lauréat?

D'ailleurs, la précédente lauréate française de ce même prix, Esther Duflo (2019), n'avait pas fait l'objet d'une telle vilénie : il est vrai que ses travaux sur la lutte contre la pauvreté abordaient un sujet largement plus consensuel.

Cocorico pour conclure?

N'en déplaise à nos amis étrangers, loin d'être chauvins, nous nourrissons au contraire une passion morbide pour l'auto-dénigrement, surtout lorsqu'il s'agit des autres, car nous excellons rarement dans l'autodérision. Et à propos d'excellence, celle d'un petit nombre- sauf éventuellement celle de footballeurs ou de tennismen parce qu'ils continuent à nous faire rêver – nous renvoie à ce que nous sommes réellement; ce que nous percevons comme une insupportable injustice et la preuve d'un système inégalitaire à abattre. Pas sûr que ce ressentiment collectif nous aide à grandir.

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“Ultra-riches”, pourquoi tant de haine?

À voir la focalisation des débats sur le budget 2026 autour des “ultra-riches”, on pourrait croire que les responsables du marasme politique et financier de la France sont enfin identifiés. Par delà les jugements moraux tapis derrière le terme “ultra” qui signifie en dehors de toute norme admise, Essayons d'y voir un peu plus clair.

Une question tout d'abord: on connaît le concept de riche par opposition à celui de pauvre, même si cet antagonisme peut revêtir des contours variés suivant les contextes et surtout les pays. Pour lever ces ambiguïtés, les riches, sont généralement présentés par rapport au montant estimé de leur fortune (millionnaires et le plus souvent milliardaires) en dollars des Etats-Unis.

Quelle est leur importance dans le paysage mondial?

D'après le magazine Forbes qui réactualise tous les ans le montant des fortunes mondiales, il y a 3 028 milliardaires dans le monde (sur une population mondiale qui devrait avoir dépassé les 8 milliards d'habitants en 2025 d'après les Nations-Unies). Leur surface financière totale serait de 16 100 milliards de dollars, ce qui représente 15% du produit intérieur brut (PIB) mondial.

C'est énorme. Mais il convient de se garder de tomber dans le piège d'une confusion entre capital et revenus qui “pimente” aujourd'hui les débats en France. Quand on évoque la richesse des milliardaires, on se réfère au cumul des actifs constitués au fil des années depuis la création de celle-ci. Quand on mentionne le PIB, on parle à l'inverse de la richesse créée sur une année. Pour comparer ce qui est comparable, la richesse des milliardaires aurait, d'après Forbes, augmenté de 2000 milliards de dollars sur un an soit moins que le PIB mesuré en 2024 pour la Guinée Bissau ou le Burundi. (Source : données de la Banque Mondiale).

Retour en France: les riches payent-ils des impôts?

Contrairement à l'idée reçue, non seulement les milliardaires et multi-millionnaires payent des impôts, mais leur contribution est proportionnellement plus élevée que celle du reste des Français: le dixième le plus aisé de la population française contribue aux trois quarts de l'impôt sur le revenu. A l'inverse les 22 millions de foyers fiscaux les plus modestes en sont exonérés: l'impôt sur le revenu est acquitté par 19 millions de foyers fiscaux, soit 46% des 41 millions de foyers fiscaux en France. (Source: France info juin 2025).

Alors d'où vient le problème?

Pour les personnes les plus fortunées, la nature des revenus ne provient généralement pas du versement de salaires (ou assimilés), mais des bénéfices des sociétés qu'elles contrôlent. Ces bénéfices sont imposables au titre de l’impôt sur les sociétés et les personnes qui contrôlent celles-ci tirent leurs revenus de la partie distribuée au prorata des actions qu'elles possèdent.

Or, notre système fiscal n’est pas adapté à la réalité des capacités contributives des foyers les plus fortunés dont les revenus peuvent aussi provenir de bénéfices logés dans des holdings établies à l'étranger.

Quelles sont les composantes de la polémique actuelle?

La polémique est née à partir d'un article par l'Institut des Politiques publiques (IPP) au sein duquel l'économiste Gabriel Zucman est chercheur affilié.

Cette étude publiée en Juin 2023 sur la base de données de 2016 mentionne notamment que ” Au sein des 0,1 % des foyers fiscaux les plus riches, le taux d’imposition global devient régressif, passant de 46 % pour les 0,1 % les plus riches, à 26 % pour les 0,0002 % les plus riches (les « milliardaires »)” (..) “En conséquence, poursuit le document, les taux d’imposition effectifs à l’impôt sur le revenu diminuent en pourcentage du revenu économique global pour atteindre environ 2% parmi le top 0,001%.” Dès lors l'étude conclue que 97% du revenu économique des 75 ménages de milliardaires français échappe au “revenu fiscal de référence” .

Pour évaluer la contribution d'un ménage au budget de l'Etat, l'étude de l'IPP retient donc comme indicateur le “revenu fiscal de référence” associé à l'avis d'impôt sur le revenu, mais n'intègre pas, les autres contributions des foyers fiscaux les plus aisés, notamment par le biais de l'impôt sur les sociétés des entreprises qu'ils contrôlent.

Taxer les riches sur ce qu'ils possèdent et non ce qu'ils gagnent, quelle différence au fond?

Comme il est difficile d'appréhender l'assiette des revenus taxables des ménages les plus aisés, l'idée s'est progressivement installée de taxer ceux-ci également sur leur richesse -leur patrimoine y compris professionnel. Mais, alors que les revenus sont matérialisés par une entrée d'argent, la richesse est déterminée sur la base de l'estimation d'un patrimoine (des actifs immobiliers et financiers principalement) qui n'a pas été vérifiée par une vente. Or ces actifs sont fluctuants, comme Elon Musk, certes l'homme le plus riche du monde, en a fait l'amère expérience en “perdant” en une journée près de 34 milliards de dollars. Dans les faits, Elon Musk n'a pas vraiment perdu cet argent, dans la mesure où il n'a pas vendu ses actions ce jour là, mais la valorisation de sa richesse a brutalement été réévaluée avec 34 milliards de dollars en moins.

Autre difficulté: les actifs des milliardaires ne sont pas immédiatement disponibles, puisqu'ils sont investis dans des locaux qui sont occupés et des entreprises qui emploient et participent à la création de richesse des pays où elles exercent leurs activités. Pour que les contribuables les plus fortunés s'acquittent d'une éventuelle contribution sur leur richesse, il faudrait qu'ils en vendent une partie pour pouvoir disposer des ressources additionnelles nécessaires au paiement de leur contribution. Pas évident dans le cas de biens immobiliers, difficilement fractionnables, mais pas simple non plus pour les actifs financiers: vendre une partie des actions détenues par les plus riches signifierait amputer le capital des entreprises qu'ils contrôlent, les condamner à réduire leur fonds de roulement, et fragiliser leur viabilité économique. Est-ce vraiment nécessaire?

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🌐 Notre série: Le budget, pourquoi tant de haine?

En guise d'introduction:

Comment appréhender cet exercice qui est à lui seul responsable de la chute de trois gouvernements en un an? 👉 Pour lire l'article complet, c'est ici

Le budget comme acte politique.

Contrairement à un discours fortement médiatisé, le budget n'est pas un gros gâteau que certains groupes de pression confisqueraient (les fameux cadeaux) au détriment des autres. Le budget est un acte prévisionnel qui précise pour l'année à venir les enveloppes de dépenses prévues, que l’État envisage de financer avec les recettes qu’il espère pouvoir encaisser pendant la même période. Sa préparation et à plus forte raison, son #vote, supposent d’avoir une vision de ce que peut être le pays dans un an, ce qui lui donne un caractère politique : c’est d’ailleurs la raison pour laquelle, le budget est rarement voté par les oppositions, du moins dans la tradition française. 👉 Pour lire l'article complet, c'est ici

Le budget notre affaire à tous.

Mais au fait qu'y a -t-il dans ce budget exactement? Ce nouvel article pour y voir plus clair et décrypter certaines analyses parfois un peu trop rapides. 👉 Pour lire l'article complet, c'est ici

Trois pistes pour financer le deficit public.

Aucune ne constitue la solution idéale, mais quand un État a une réputation de solidité financière, la moins mauvaise est l'emprunt sur les marchés financiers. Malheureusement, on ne peut l'utiliser indéfiniment. 👉 Pour lire l'article complet, c'est ici

Trois pistes, plus une!

👉 Pour lire l'article complet, c'est ici

Alors on dépense combien finalement?

Pour y voir clair, rien de plus simple qu'un tableau avec les chiffres bruts. C'est ce que nous vous proposons dans cet article 👉 Pour lire l'article complet, c'est ici

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Alors on dépense combien finalement?

Comme précisé dans un post précédent, les comptes publics présentent de manière consolidée les recettes et les dépenses de toutes les administrations publiques confondues (APU): organisées autour de trois secteurs au sein de l’ensemble: * Les administrations publiques centrales qui incluent deux sous-secteurs: l’État et les organismes divers d’administration centrale (ODAC). * Ensuite les administrations publiques locales (APUL) qui incluent l’ensemble des collectivités territoriales mais aussi les organismes divers d’administration locale. * Enfin, les administrations de sécurité sociale (ASSO) qui regroupent l' Observatoire national du développement et de l’action sociale et l’ensemble des régimes d’assurance sociale : régime général et régimes spéciaux de Sécurité sociale, régimes de retraite complémentaire ou assurance-chômage. C'est le solde global de toutes ces administrations publiques qui est concerné par les règles européennes du traité de Maastricht applicables aux pays de la zone euro.

Au terme de l'exercice 2024, le Compte des administrations publiques présentait les chiffres suivants:

type de budget Recettes Dépenses Solde
État et Administration centrale (ODAC) 516.2 670.3 -154,1
Administrations publiques locales (APUL) 313 329.7 -16,7
administrations de sécurité sociale (ASSO) 779.1 776.8 2,3
Ajustements nets*. -106,7 -106,5 -0,2
Ensemble des administrations publiques 1501.6 1670.3 -168.7

*la ligne “Ajustements” (calculée) représente les transferts consolidés entre les trois sous-secteurs: administrations centrales, locales et de sécurité sociale.

Bonne nouvelle, à lire les chiffres bruts, les comptes de la sécurité sociale seraient donc dans le vert? Oui, si on veut, mais...non. Il s'agit plutôt de la réduction drastique ( 9,2 milliards (Md€) en un an) d'un excédent des administrations de sécurité sociale (ASSO), lui même tiré par l'excédent de la Caisse d'Amortissement de la Dette Sociale (CADES) – dont la fonction est de rembourser la dette passée des ASSO –. Corrigé de ce coup de pouce apporté par la CADES, les Administrations de Sécurité sociale enregistrent au contraire un déficit de 13,3 Md€ sur 2024 dans leur fonctionnement courant. Cette dégradation s’explique principalement par une accélération des dépenses (+5,5 % après +4,2 %), et un ralentissement des recettes (+4,2 % après +4,6 %). D'après l'INSEE, les causes du dérapage sont les suivantes:

“L’accélération des dépenses des ASSO est portée par les prestations sociales (+6,0 % après +3,9 %). Les prestations vieillesse-survie (en dehors des pensions de l’État qui font partie des dépenses de l’État) augmentent à nouveau fortement (+6,9 %), principalement du fait de l’application des règles de revalorisation sur l’inflation passée (+5,3 % au 1er janvier 2024 pour les pensions de base, et +4,9 % au 1er novembre 2023 pour les pensions complémentaires). Les prestations de santé sont également dynamiques (+4,9 %), en particulier avec les indemnités journalières, les remboursements d’honoraires médicaux et paramédicaux et de médicaments. Les prestations chômage restent en nette augmentation (+5,3 %) du fait d’une hausse des effectifs indemnisés et du dynamisme des salaires soutenant les dépenses d’indemnisation. Ces effets haussiers sont partiellement atténués par les premiers effets de la réforme de l’assurance chômage de 2023”.

“Les recettes des ASSO augmentent de 4,2 %. Les cotisations sociales (+4,3 % après +4,5 %) ralentissent moins que la masse salariale du secteur privé (+3,3 % après +5,7 %). En effet, les allègements généraux de cotisations se replient légèrement en raison de la décompression de l’échelle des salaires. De plus, les cotisations du secteur public et des indépendants sont dynamiques. Les autres contributions (notamment CSG et CRDS) décélèrent (+4,1 % après +5,9 %) avec la masse salariale, mais restent soutenus par le dynamisme des revenus de remplacement (retraite, chômage, etc.) et du patrimoine. Les taxes et impôts sur la production accélèrent légèrement (+2,5 % après +1,6 %), malgré la montée en charge de la réduction de la part de TVA affectée aux ASSO (reprise d’une partie des excédents de l’Unedic pour financer la politique de l’emploi)”

Source INSEE Comptes des administrations 2024

Ces chiffres ont servi de base à la préparation de la loi portant approbation des comptes de l’année 2024. Malheureusement, celle-ci a été rejetée par l'Assemblée nationale en juin 2025, une attitude qui tend à s'ancrer depuis le précédent du 3 juillet 2022 ainsi commenté par le Conseil Constitutionnel: ” Jamais un texte soumis à dernier mot à l'Assemblée nationale n'avait été rejeté(..) hormis un précédent de 1833 (..)” > Un précédent qui s'est ensuite ancré dans la vie politique et budgétaire du pays, selon laquelle même les chiffres destinés à présenter la réalité économique et financière de la manière la plus rigoureuse et transparente possible ne permettent pas de dégager une majorité.

Pourquoi donc tant de haine?

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3 pistes pour financer le déficit public: la suite

Alors c'est quoi cette quatrième piste proposée dans le post précédent?

Elle repose sur un constat et un pari: la croissance des recettes publiques dépend fortement de celle du Produit intérieur brut (PIB), c'est à dire grosso modo de l'augmentation de la richesse produite par les habitants d'un pays pendant une année. Ce constat est le résultat d'un mécanisme dit “d'élasticité des dépenses publiques” qui est assez intuitif: plus un pays s'enrichit, plus les agents économiques (industries, ménages,..) payent des impôts associés à l'augmentation de leurs revenus et de leur consommation. C'est ce mécanisme qui a permis aux pays européens de développer un État protecteur (l'Etat “Providence”) financé grâce à la croissance rapide qu'ils ont connue après la 2ème guerre mondiale.

Or si la recette continue de fonctionner dans les pays à revenu intermédiaire, elle est moins efficace, lorsque la croissance diminue. Et elle est franchement hasardeuse lorsque la croissance est soutenue de manière artificielle. Nous l'avons appris à nos dépens, avec une dette qui s'est irrémédiablement creusée entre 2018 et 2022, comme l'expliquait le 9 sept 2024 le ministre démissionnaire des Finances Bruno Lemaire devant la commission d'Enquête de l'Assemblée nationale. En particulier la crise autour du COVID-19 a entraîné une baisse du PIB 7,5 %, et sa gestion a entraîné une augmentation de 12 points de la dette publique. A titre de comparaison la crise financière de 2008-2011 avait conduit à une baisse du PIB de 2,9 % et conduit à une augmentation de la dette de 25 points, celle-ci passant de 65 % du PIB en 2008 à 90 % à la fin de 2011. Sans oublier le bouclier tarifaire sur le gaz et l’électricité décidé au lendemain de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, qui a permis d'éviter les 15 % ou 20 % d'augmentation constatés chez nos voisins européens, mais à un coût de 55 milliards d’euros. Un dispositif complété par une loi pouvoir d’achat, adoptée en août 2022 au coût de 20 milliards d'Euros.

La croissance ne remplit donc pas toutes ses promesses et ses effets sur la pollution, et les émissions de gaz à effet de serre ont été trop longtemps ignorés. Pour autant, promouvoir son contraire sous la forme d'une décroissance est tout aussi illusoire. Car si notre richesse globale augmente peu ou même décroît, comment pouvons-nous satisfaire les besoins d'une population qui continue d'augmenter à un rythme d'un peu plus de 3% par an? Autrement dit: Comment concilier diminution de la richesse nationale et sa répartition plus juste au nom d'une écologie sociale alors que la population augmente plus vite que la croissance économique? (source Note INED)

Décidément ça fait trop de chiffres et de notions? Dans un dernier épisode, nous essayerons d'y voir clair sur combien nous dépensons vraiment.

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3 pistes pour financer le déficit public:

en fait, 3+1.

Quand un État n'a pas assez de trésorerie pour payer ses dépenses, il ne peut plus payer ses engagements: plusieurs possibilités s'offrent à lui, mais aucune “solution” n'est durable sur le long terme.

  • Il peut différer les paiements à ses fournisseurs et/ou à ses fonctionnaires: c'est ce qu'on appelle les “arriérés” mais il s'agit tout simplement d'une dette imposée par l'État à ses fournisseurs et ses fonctionnaires, au risque à la fois de fragiliser ses fournisseurs et donc son économie et d'aggraver une crise sociale en amputant une partie de sa population de ses revenus, et en encourageant la corruption. Fantaisiste cette option? non malheureusement, c'est parfois la seule solution dont disposent un grand nombre de pays pauvres. (ici l'exemple du Gabon)

  • Les autorités politiques de certains États peuvent aussi faire pression sur leur Banque centrale pour qu'elle leur débloque les ressources dont l'État aura besoin pour financer ses dépenses excédentaires: rapide et efficace. Mais pas souhaitable à plus long terme: car en créant de la monnaie nationale pour une même quantité de richesse, les Banques centrales diminuent la valeur de chaque unité de monnaie par rapport aux devises internationales. Avec leur monnaie “dépréciée”, elles devront dépenser plus pour acheter les devises nécessaires au paiement de leurs importations. Cette option entraîne donc les États à se priver progressivement de produits indispensables à leurs populations, comme le pétrole ou des médicaments par exemple.

En Europe les Banques centrales ont été mises à l'abri de ces pressions politiques après avoir obtenu leur indépendance du pouvoir politique, renforcée avec la création de la Banque centrale européenne. Mais cet acquis est fragile, quand on voit les pressions qu'exerce le pouvoir politique aux États-Unis pour contrôler la FED. Remarque: les banques privées aussi peuvent également créer de la monnaie en prêtant de l'argent aux particuliers ou aux entreprises. En cela elles aussi créent de la monnaie, mais contrairement au cas précédent, ces opérations (si elles sont bien encadrées) ont beaucoup moins d'impact sur l'économie. Nous tenterons d'expliquer pourquoi dans un épisode séparé.

  • Quand un État est suffisamment ouvert et stable économiquement et politiquement, une troisième solution consiste à émettre des titres de dette (des obligations du Trésor) et à les vendre sur une ou plusieurs places financières. Ces titres sont alors soumis, comme tous les autres titres financiers à la loi du marché: si la demande excède l'offre, la valeur des obligations émises par l'Etat va monter, si l'offre excède la demande, la valeur de ces titres aura tendance à diminuer. Il faudra donc les rendre plus attractifs avec des taux d'intérêt augmentés.

On ne peut emprunter indéfiniment à un taux d'intérêt de plus en plus élevé: cela suppose pour un État d'augmenter les dépenses consacrées au service de sa dette, au détriment des autres missions prévues sur le Budget de l'État et surtout des investissements nécessaires pour préparer l'avenir. Un État ne peut donc pas indéfiniment s'endetter car il prend alors le risque d'être en défaut de paiement. Nous en parlerons un peu plus tard, dans cet article. Or le montant prévu en février dernier dans le programme 117 (Charge de la dette et trésorerie de l'État) de la mission des Engagements financiers de l'État constituait déjà le troisième poste de dépenses de l'État.

Et que se passe-t-il si on ne rembourse pas la dette?

Des voix s'élèvent ça et là pour dire que la dette serait l'affaire des seuls banques et des financiers, qu'à ce titre elle serait illégitime, que de toutes façons elle n'est jamais remboursée et qu'on peut bien ainsi la rayer d'un trait de plume.

Ce discours est établi sur plusieurs ambiguïtés.

Oui, contrairement à un particulier, un État peut continuer à s'endetter même s'il l'est déjà, tout simplement parce que ses dépenses créent de la richesse : c'est ce qu'on appelle le multiplicateur budgétaire. Alléger les taxes ou apporter un coup de pouce au pouvoir d'achat des particuliers ou des entreprises, leur permet en principe d'investir ou de consommer plus et de générer ainsi plus d'activité, ce qui fera ensuite l'objet de nouvelles recettes prélevées par l'État (via les taxes sur la consommation, et les impôts ) et moins de dépenses sociales par exemple.

Par ailleurs, il est exact que certaines dettes contractées dans le passé par les États de pays pauvres ont été effacées par leurs créanciers. Mais il est important de préciser les conditions d'une telle opération : d'abord, il s'agissait de créanciers publics, des structures d'aide au développement réunies au sein du Club de Paris. Ensuite ces remises de dette ont été effectuées après qu'un accord a été passé avec les pays bénéficiaires, le plus souvent autour d'une politique de développement destinée à lutter contre la pauvreté, menée par un Etat qui engagé en parallèle à corriger ses déséquilibres économiques. Ce faisant, la remise de dette a effectivement libéré des marges de manoeuvre pour les États endettés et leur a permis de mettre en place une politique clairement définie et contrôlée.

Alors pourquoi ne pas généraliser cette pratique?

Pas si simple.

D'abord parce que la dette contractée sur les marchés financiers est d'origine privée et non publique. Or les organismes financiers qui réalisent ces transactions n'achètent pas de la dette avec leurs ressources propres, mais avec l'épargne qui leur a été confiée par des particuliers, des entreprises et des institutions nationales ou étrangères, auxquels ils doivent rendre des comptes si le produit de leur placement n'a pas la rentabilité souhaitée.

Ensuite parce que dès lors qu'agent économique (un État, une entreprise ou un particulier) n'honore pas sa dette, il est placé en défaut de paiement et ne pourra plus emprunter sur les marchés financiers. Si un État se trouve dans cette situation, il n'aura alors plus qu'un seul recours pour financer ses dépenses excédentaires: celui de demander au Fonds Monétaire international (le FMI) la possibilité de mobiliser sa quote-part. Un droit dont chaque État dispose sur la base de sa propre contribution à ce fonds destiné à stabiliser les fluctuations de la finance mondiale. Mais le FMI n'accorde ce droit de tirage qu'à la condition que les sommes prêtées seront remboursées à échéance, ce qui suppose que le pays s'engagera dans un programme généralement très strict d'assainissement de ses finances publiques.

Il est préférable d'éviter d'avoir besoin de l'aide au FMI. La Grèce s'est trouvée, il n'y a pas si longtemps dans cette situation et personne, surtout pas le Grecs, ne souhaite retrouver le goût amer de la potion qu'ils ont été obligés de boire.

Il y a enfin une autre piste pour améliorer les recettes budgétaires et résorber la dette: c'est la croissance. Mais ici encore ce terme est associé à une série de représentations le plus souvent negatives.

Et si nous en parlions dans un prochain episode?

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Peut-être pouvons-nous commencer avec quelques définitions pour nous permettre de parler de la même chose?

Les comptes publics comprennent le #budget de l’ensemble des administrations publiques: L’État et les organismes divers d’administration centrale, les administrations de Sécurité sociale et les administrations publiques locales, qui regroupent les régions, les départements, les communes et les groupements de communes.

Le déficit budgétaire désigne seulement le déficit du budget de l’État.

Mais celui concerné par les règles européennes applicables aux pays de la zone euro, et surveillé par les agences de notation, c'est le déficit public au sens du traité de Maastricht, qui désigne: * Le déficit de l’État auquel on ajoute * Celui de toutes les administrations publiques, * De la Sécurité sociale et * Des collectivités locales.

Ce dernier #déficit doit rester sous la barre des 3 % du PIB. (Source dossier Finance pour tous)

Intéressons-nous dans cet épisode au seul budget de l'État auquel nous contribuons tous, pour sa partie recettes, mais dont nous bénéficions également pour sa partie dépenses. Pour une plus grande lisibilité, les montants sont arrondis au milliard d'Euros.

Quelles sont les recettes nettes inscrites sur le budget de l'État ?

Les recettes nettes(°) pour 2025 étaient estimées au moment du vote de la Loi de finances initiales (LFI), le 14 février 2025, à 376 milliards d’Euros (MM€) avant prélèvements sur recettes constitués par les versements à l’Union européenne et aux collectivités locales, pour un montant total de 68 MM€.

Après déduction de ces versements, les recettes destinées au financement des dépenses de l'Etat, étaient donc estimées à 308 MM€ pour 2025.

Les recettes du budget de l'Etat proviennent à 93% (349 MM€) des recettes fiscales. Il s’agit par ordre d’importance: * des Impôts sur la consommation : la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA 101 MM€) et de la Taxe Intérieure de Consommations sur les Produits Énergétiques (TICPE 16 MM€), * des prélèvements sur les revenus: l’impôt sur le revenu (IR 95 MM€) et l’impôt sur les sociétés (IS 53 MM€), * Enfin de différents revenus (84 MM€) constitués autour de l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux (BIC) auxquels s’ajoutent des impôts sur la propriété et le capital: taxe foncière prélevée par les collectivités territoriales, impôts sur les plus-values (immobilières et mobilières), l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) et les droits de mutation lorsqu'un bien change de propriétaire (enregistrement, donation, succession..).

Les dernières contributions au budget de l'Etat proviennent des recettes dites “non fiscales”(21 MM€) issues des revenus du patrimoine de l’État, de son activité industrielle et commerciale et de la rémunération ses services rendus, la redevance audiovisuelle par exemple pour avoir accès aux chaînes publiques de radio et télévision, ainsi que des fonds dits “de concours” qui permettent à des collectivités communales ou intercommunales de prendre part à un projet qui ne relève pas directement de leur sphère de compétences.

Souvenons-nous que les recettes anticipées pour la fin de l'année ont été évaluées en Février 2025 . A la fin du mois d'août 2025, les recettes effectivement encaissées par l'Etat, fiscales et non fiscales s'élevaient à 216,3 MM€ alors qu'elles étaient de 205,2 à la fin août 2024 (Source Plateforme des finances publiques, Direction du Budget, Ministère de l'Economie.)

Et du côté des dépenses?

Pour 2025 le plafond autorisé pour ces dépenses nettes est de 439 MM€ auxquels s'ajoutent les 6 MM€ de fonds de concours (identiques aux recettes), soit 445 MM€.

Depuis l’introduction de la Loi Organique relative aux Lois de Finance (LOLF) en 2006, les dépenses du budget sont organisées en missions, détaillées dans la Loi de finances. Pour 2025 il y en a 33 dont les 10 les plus importantes représentent à elles seules 85% des dépenses totales: * L'enseignement scolaire avec près de 89 MM€ ce qui représente 20% de la dépense totale prévue pour 2025, * La Défense, (14%), suivie de près par les Engagements financiers de l’État (13%) * La Recherche et l'enseignement supérieur (7%) au même niveau que la Solidarité, l'insertion et l' égalité des chances (7%), * les Sécurités (6%), la Cohésion des territoires (5%), l'Écologie, développement et mobilité durables (5%), le Travail et l'emploi (5%), la Justice (3%).

Les autres missions sont regroupées autour de * la Gestion des finances publiques, *des Régimes sociaux et de retraite, * du Plan Investir pour la France de 2030, * de l'Administration générale et territoriale de l’État, * de l'Aide publique au développement, * de l'Agriculture, l'alimentation, la forêt et les affaires rurales, * des Relations avec les collectivités territoriales, * de la Culture, l'Économie, l'Action extérieure de l’État, * des questions relatives à l'Outre-mer, l'Immigration, l'asile et l'intégration, * des Anciens combattants, de la mémoire et du lien avec la Nation, * du Sport, de la jeunesse et de la vie associative, * de la Santé (en dehors des dépenses de sécurité sociale comptabilisées sur un budget séparé), * des Pouvoirs publics, de la Direction de l’action du Gouvernement, du Conseil et du contrôle de l’État, * de la Transformation et la fonction publiques, * des Médias, du livre et des industries culturelles. En fin de classement par ordre d'importance, on trouve les crédits non répartis qui servent généralement à faire face à une urgence.

Nous invitons le lecteur attentif à poursuivre l'exploration de ces différentes lignes à l'aide du document budgétaire librement accessible (en ligne.)

La différence entre les deux , ici un déficit puisque les dépenses sont plus importantes que les recettes s'élèverait à 137 MM€ (308-445) en fin d'année 2025: elle correspond aux dépenses qui ne seront pas financées par les recettes de l'Etat.

Si tous ces chiffres ne vous ont pas donné le vertige, nous analyserons ensemble dans un article séparé ceux des budgets des autres administrations publiques.

Et ces fameux “Cadeaux”, où sont-ils?

A la première lecture des documents budgétaires, un chiffre du côté des dépenses saute aux yeux : Avec un montant de 148 MM€, supérieur au budget consacré à l'éducation, la mission “Remboursements et dégrèvements” attire toutes les convoitises. Malheureusement, comme le précise la Cour des Comptes, cette mission ne représente pas une véritable dépense mais seulement du remboursement par l'Etat de montants qui ne lui sont pas dûs.

Rembourser des montants qui ne sont pas dus à l'Etat, c'est une blague?

Non, et c'est finalement assez simple : l'Etat prélève à la source une partie de ses recettes fiscales, sans attendre le calcul officiel de l'impôt effectivement dû. Celui-ci sera calculé en fonction de l'activité déterminée à la fin de l'année. Il s'ensuit que les montants reçus par l'Etat pendant l'année ne peuvent pas correspondre à ceux à collecter qui ne seront calculés qu'après après la fin de l'année 2025.

Imaginons que l'un d'entre nous perde son travail et concomitamment une partie de ses revenus: son impôt pour 2025 aura été prélevé à la source pendant une partie de l'année pour une somme qu'il n'aura finalement pas touchée. Ça n'est pas juste, l'Etat prévoit donc de rembourser le trop perçu. Le même schéma est applicable pour les entreprises pour les versements qu'elles doivent faire à l'Etat.

Alors pourquoi faire miroiter des recettes qui n'en sont pas vraiment et présenter une dépense qui n'en est pas une non plus?

Suivant un principe d'orthodoxie comptable, le document du budget fera apparaître (du côté des recettes) les montants bruts, qu'il prévoit d'encaisser et (du côté des dépenses) les remboursements qu'il prévoit de faire sur le trop perçu.

(°) D'où l'importance de mentionner les recettes nettes de l'Etat qui correspondent à l’ensemble des recettes brutes du budget général minorées des remboursements et dégrèvements d’impôts d’État (Voir la note sous l'état B, mission « Remboursements et dégrèvements », programme 200.)

Encore un point pour bien comprendre: qu'y a -t-il derrière ces engagements financiers de l'Etat?

Cette mission représente la troisième mission par ordre d'importance dans la partie dépenses du budget de l'Etat. Elle a fait l'objet, fin 2024 d'un rapport spécial de l'Assemblée nationale qui précise les six programmes derrière cette mission: * Les programmes 145 (Epargne), 344 (Fonds de soutien aux prêts et contrats structurés à risque) et 114 (Appels en Garantie de l'État) représentent une part marginale de cet engagement: 0,2%, 0,3% et 1,6% respectivement du total inscrit sur cette mission. * Le programme 355 (Charge de la dette de SNCF Réseau) représente pour sa part 1,1% du total. * Le programme 369 (Amortissement de la dette liée à la COVID 19) représente 8,4% du total . * Enfin le programme 117 (Charge de la dette et trésorerie de l'Etat) représente à lui seul 88,4% du total inscrit sur cette mission.

Ce dernier programme est destiné à financer le coût de la #dette contractée par la France pour financer les dépenses qu'elle n'a pas pu payer à l'aide de ses recettes. Un montant qui va croissant comme nous le verrons dans un prochain épisode.

mots-clés: #budget, #déficit, #dette

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Voici une petite histoire vécue il y a peu: tristement banale, mais ...signifiante.

Sur une route assez fréquentée je ralentis pour pouvoir accéder à un petit espace réservé au tri sélectif. Un véhicule est déjà stationné de manière à pouvoir accéder commodément aux différents bacs de collecte. Mais ainsi garé, il laisse peu de place aux autres véhicules pour quitter la chaussée et accéder également à cet espace réduit de stationnement, Son conducteur invisible autour des bacs de tri semble occupé à autre chose.

Altercation sur une aire de stationnement, comme il en existe tant.

J'ai engagé mon véhicule en l'approchant au plus près entre les bacs de collecte et la voiture déjà stationnée, de manière à permettre à une troisième automobile d'éventuellement quitter la chaussée pour accéder également aux bacs de collecte: celle-ci n'a d'ailleurs pas tardé à se présenter.

Mon véhicule a été le premier à tenter de partir, gêné à la fois par la dernière voiture la plus proche de la chaussée et par la première stationnée en plein milieu de ce petit parking .

Il aurait été préférable de demander à l'invisible occupant du premier véhicule de le déplacer, mais il était également possible d'éviter de le déranger en passant prudemment entre ce véhicule et les bacs de collecte. J'ai donc retenu la deuxième option.

Ma manoeuvre a alors été brutalement interrompue par des coups de Klaxon énervés en provenance du premier véhicule, accompagnés de ces indescriptibles gestes d'agressivité dont nous avons tous le secret. Le conducteur du véhicule le plus éloigné, lui aussi surpris par une telle réaction de la part de la personne qui nous avait empêchés de stationner correctement, a alors calmement confirmé que la manoeuvre était possible; manoeuvre que j'ai d'ailleurs rapidement terminée avant de quitter les lieux.

J'aurais pu, moi aussi proférer tout le vocabulaire fleuri dont je dispose largement, mais j'ai choisi de ne pas le faire. Tout simplement parce que cette personne venait de m'inspirer cet article de blog.

Fin de l'histoire, banale, je vous avais prévenus. Revoyons maintenant l'incident du point du point de vue de notre virtuose du Klaxon.

Il se gare rapidement sur ce petit espace, dérangé par un événement quelconque, sans penser qu'il gênait ainsi les autres véhicules pour quitter la route passante.

Un bruit de moteur proche de sa voiture l'alerte tout-à-coup de l'imminence d'un danger. Cédant à sa première émotion (ici la peur), il déploie un réflexe de défense dont l'agressivité est disproportionnée par rapport à la gravité du danger réel. Au risque de susciter en retour une autre émotion (la colère) chez la personne agressée, associée à un sentiment d'injustice qui pourrait la conduire à riposter et nourrir une escalade incontrôlée.

Dans quelle mesure sommes-nous les héritiers d'Astérix le Gaulois?

Voilà donc deux individus (mais ça pourrait être deux groupes ou deux communautés) prêts à s'affronter au lieu d'unir leurs énergies pour faire face à leurs nombreux défis communs. Dans Astérix, les habitants du village gaulois sont toujours prêts à oublier leurs propres querelles pour se défendre contre à l'ennemi commun, “Cesar”. Mais en serions-nous capables aujourd'hui? Il est permis d'en douter, tant les clivages dans notre société sont forts et assumés.

A moins que? Les plus sages sortent la tête du sable et acceptent d'appréhender le réel sur la base des faits et non de leur ressenti. Toute l'ambition de ce blog est de nous y aider. Toutes les contributions partageant ces engagements sont d'ailleurs les bienvenues, dans le respect des règles qui encadrent la liberté d'expression en France relatives à l'injure , la diffamation, la provocation aux crimes et délits et les outrages.

Ressource complémentaire: podcast Liberté d'opinion Vie publique https://shows.acast.com/63f887026c3fc00011d022e2/649074743e85960011852057

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Le budget comme acte politique

Dans une démocratie moderne, l’État a besoin d’argent pour pouvoir assurer ses missions. Pour cela, il demande au Parlement l’autorisation d’utiliser les ressources nationales, sur la base d’un document qu’il lui présente: le budget. Celui-ci précise les enveloppes de dépenses prévues, que l’État envisage de financer avec les recettes qu’il anticipe. La différence entre recettes et dépenses ne doit pas, si elle est négative (déficit) dépasser 3% de la richesse produite par le pays la même année, suivant les dispositions du traité de Maastricht ratifié en France par référendum en septembre 1992.

Le #budget est donc un acte prévisionnel, et c’est ce qui lui donne son caractère politique.

Sa préparation (ou son #vote) suppose d’avoir une vision de ce que peut être le pays dans un an: pour certains la France doit être plus compétitive, pour les autres, elle doit être plus sociale et pour les derniers, elle doit être moins ouverte. Le problème c’est que ces trois objectifs ne sont pas conciliables sans une véritable volonté de la part de tous les acteurs de se mettre d’accord en faveur d’un avenir commun: c’est d’ailleurs la raison pour laquelle, le budget est rarement voté par les oppositions, du moins dans la tradition française.

Or notre assemblée est constituée de 577 sièges (dont 3 vacants ou non pourvus) répartis en 11 groupes auxquels s’ajoutent 11 députés non inscrits. Ce qui change véritablement depuis les élections législatives de 2024, c’est que les membres du Parlement se divisent entre trois tendances irréconciliables dont les effectifs sont à peu près équivalents.

En classant les tendances autour des partis majoritaires à l’Assemblée, on obtient ceci:

  1. tendance autour du RN parti majoritaire (120 députés + 3 apparentés) allié avec l’Union des droites pour la république créée par Eric Ciotti (15 députés) soit 138 députés au total.
  2. tendance autour du deuxième parti majoritaire: Ensemble (79 députés + 12 apparentés), Horizons et indépendant (29 députés+ 5 apparentés) et Démocrates (Modem) avec (35 députés +1 assimilé ) soit 161 députés au total.
  3. tendance autour du troisième parti majoritaire: LFI NFP (70 députés + 1 apparenté)+ Socialistes et apparentés (62 députés +4) le mouvement Ecologistes et social (38 députés) et les communistes (PCF) de la Gauche démocrate et républicaine (17 députés), soit 192 députés au total

Problème: les 42 députés de la Droite républicaine (+7 apparentés), les 23 députés du groupe LIOT et les 11 députés non inscrits ne permettent à aucun groupe d’atteindre la majorité de 289 voix. Le refus de compromis (Arrangement dans lequel on se fait des concessions mutuelles– Def Le Robert) s’exprime par l’intransigeance des uns (tout le programme, rien que le programme) et, pour d'autres la confusion sémantique avec le terme de compromission (Fait d'exposer quelqu'un, de s'exposer à un préjudice moral ou d'engager sa réputation dans une affaire douteuse ; arrangement conclu par lâcheté ou intérêt pour les autres– Def Larousse); confusion susceptible d'entraîner une défaite électorale.

Un coûteux refus d'obstacle

A défaut de co-construire un accord, ces trois coalitions ont chacune un pouvoir de blocage, entrainant de facto le pays dans un cercle vicieux qui pour de nombreux analystes constitue autant de coûteux refus d’obstacles à l’heure où l’Etat est obligé d’emprunter de plus en plus et à un coût de plus en plus élevé pour financer ses dépenses de fonctionnement et compenser ainsi l’insuffisance de ses recettes. C’est ce que vient de sanctionner la dégradation de la note Fitch qui, loin d’être anecdotique juge sévèrement le blocage politique actuel:

La fragmentation politique entrave la consolidation : la défaite du gouvernement lors d'un vote de confiance illustre la fragmentation et la polarisation accrues de la politique intérieure. Depuis les élections législatives anticipées de mi-2024, la France a connu trois gouvernements différents. Cette instabilité affaiblit la capacité du système politique à mener à bien une consolidation budgétaire substantielle et rend peu probable la réduction du déficit budgétaire global à 3 % du PIB d'ici 2029, comme le souhaitait le gouvernement sortant. Nous pensons que la période précédant l'élection présidentielle de 2027 limitera encore davantage la marge de manœuvre pour la consolidation budgétaire à court terme et estimons qu'il y a de fortes chances que l'impasse politique se poursuive au-delà de l’élection” (traduit avec l’aide de DeepL.com).

Derrière ce blocage, il y a la vision caricaturale savamment entretenue par la plupart des groupes politiques, d'un budget représenté comme un gros gâteau que certains groupes de pression confisqueraient (les fameux cadeaux) au détriment des autres. Malheureusement, ce gâteau n'existe pas en tant que tel, le budget étant un acte prévisionnel: il se construit tous les jours avec les contributions conjointes de ce qu'on appelle les acteurs économiques: entreprises, particuliers et consommateurs, comme nous le verrons dans le prochain épisode.

#budget, #vote

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